Episode 2 - Vivre sans le sou...

    

     J'ai enfin trouvé un travail qui me permettra de gagner un peu d'argent afin d'agrandir la maison. Je suis étonné que Brenda ne se soit pas encore sentie à l'étroit, mais cela ce ne serait tarder. Depuis quelques semaines, nous filons le parfait amour, même dans notre maison miniature. Elle a l'air d'aimer cet endroit, elle ne le dit pas mais ça se voit dans ses yeux. Ma Brenda, c'est une amoureuse de la nature et de la tranquillité, et bien qu'il n'y aie pas encore grand chose à voir ici, elle s'y plait. Remarquez, c'est ce qui compte.

     Pour le moment, j'ai trouvé un poste comme recrue au FBI. Cela ne me rapporte que 100§ par jour mais c'est déjà un début. A deux, on arrive à s'en sortir, mais lorsqu'il y aura des enfants (car on en veut tous les deux), ce sera évidemment plus difficile. Mais bon, je ne supporterais pas trop longtemps ce boulot dont les contraintes sont énormes pour moi. Je ne vois pas beaucoup ma Brenda qui en souffre un peu plus chaque jour, et puis le FBI, ce n'est pas mon truc...

     Je n'en pouvais plus d'attendre ! J'ai finalement demandé Brenda en fiançailles et elle a accepté aussitôt, comme si elle n'attendait que ça ! Quand je vous disais que c'était la femme de ma vie, et j'espère que cette vie durera toute la vie ! En tout cas, Brenda était tellement heureuse qu'elle m'a sauté carrément dans les bras ! Bon, prochaine étape, changer de boulot pour en trouver un qui me conviendra mieux. De son côté, Brenda en cherche un mais ce n'est pas si facile que cela. Il n'y a quasiment pas d'offres d'emploi à Parkerville. A part une place dans la police ou dans l'armée, il n'y a rien. J'ai demandé à Brenda pourquoi elle ne se contentait pas de cela, et elle m'a répondu :

     - Je ne suis pas faite pour ce genre de travail. Et puis je préfère trouver quelque chose qui me conviendrait tout de suite plutôt que de patauger avant de trouver le bon métier.

     En un sens, elle n'est pas tout à fait tort. Regardez-moi, je suis engoncé dans un équipement de recrue, à subir les quolibets des anciens du FBI. J'aurais pu faire comme elle, attendre de trouver la VRAIE opportunité de ma vie, mais l'argent ne rentre pas tout seul, et ce n'est pas faute d'avoir un arbre à flouze à la maison. J'en prends soin tous les jours en l'arrosant et en empêchant ces vautours de visiteurs de me le vider !

     Vous n'allez pas me croire ! Au bout de quelques mois de galère, j'ai enfin réussi à trouver LE job de mes rêves ! Je suis dans le journalisme maintenant. C'est marrant, parce que j'avais toujours rêvé de devenir journaliste, mais je n'y ai jamais réussi. Et il suffit que je change de vie, que je trouve une femme pour que ce rêve se réalise enfin. Pour l'instant, je ne suis qu'en bas de l'échelle, je travaille comme pigiste et je n'ai même pas un vrai salaire, mais j'ai entendu parler d'un poste qui allait bientôt se libérer. Il faudra que je sois attentif à ce qui se passe si je veux parvenir à sauter sur l'occasion.

     Brenda, quant à elle, a trouvé quelque chose à sa hauteur : les sports extrêmes. C'est assez dangereux mais j'ai confiance en elle et je sais qu'elle ne ferait rien pour risquer sa vie bêtement. En attendant, ça a l'air de bien lui plaire, ce travail. Il faut la voir s'entraîner tous les soirs pour être au top de sa forme. Elle m'a même dit d'en faire autant si je ne voulais pas avoir de l'embonpoing à mon âge... Sacrée Brenda !

     Avec l'argent de nos boulots réunis, nous avons fait des travaux pour agrandir la maison. Nous avons maintenant une vraie chambre et une vraie salle de bain. La cuisine est encore reléguée au strict minimum et le salon laisse vraiment à désirer. Le canapé n'est pas de toute première jeunesse (je l'ai acheté à une vieille dame qui voulait s'en débarrasser) et on a toujours ni télé, ni radio. Remarquez, nous sommes tellement perdus dans nos boulots respectifs que ça ne nous manque pas le moins du monde.

     Tous les soirs, je m'exerce à faire des scoops à tel point que Brenda est persuadée que la promotion me guette. Je voudrais bien parce que le salaire de pigiste n'est pas très folichon. De plus on aurait besoin de changer les fenêtres et ce n'est pas avec les gouttes d'eau que l'on ramène qu'on parviendra à avoir une belle maison. Mais je ne perds pas espoir, notre condition va s'améliorer rapidement, j'en suis sûr !

     Ca y est, les premières factures arrivent. On avait été relativement tranquilles depuis quelques mois, mais maintenant, il va falloir payer à la communauté. Pour le moment, on a pas trop à craindre car on a quasiment rien, donc les factures ne sont pas encore trop lourdes. Mais si elles augmentent et que nos salaires stagnent, on risque de se retrouver rapidement sur la paille. Brenda n'est pas trop inquiète à ce propos. Elle sait qu'elle va obtenir bientôt une promotion, tout comme elle est persuadée qu'il en sera de même pour moi.

     - Ne t'inquiète pas, mon chéri, me sussure-t-elle à l'oreille. Ce ne sont que des petites factures pour le moment, juste l'eau et l'électricité dont on ne sert pas beaucoup pour l'instant. Nous avons le temps de mettre de côté et de nous arranger lorsqu'il nous faudra payer plus.

     Je ne m'inquiète pas, du moins pas trop. J'ai confiance en elle, elle gère l'argent du foyer avec une telle dextérité que c'en est surprenant. Le soir, elle tente de m'expliquer comment nous allons mettre de côté pour nous tout en payant les factures qui tombent. Elle passe par un tas de calculs pour que je comprenne mais le hic, c'est que je comprends rien, justement. J'ai jamais été branché mathématiques...